lundi 5 mars 2018

Qu'est ce que tu fais de tes journées ?

Coucou à tous !

Oups, je viens de découvrir avec horreur que je n’ai pas écrit depuis plus d’un an...
Je vous ai laissé un an sans nouvelles, honte à moi !

Il faut dire que 2017 n’a pas été de tout repos : l’ouverture du magasin Zodio pour Giovanni le 5 décembre, le brevet des collèges nouvelle version pour Andrea et le bac pour Chiara, la reprise de la gestion d’une association caritative pour moi.
Il faut avouer aussi que les choses qui nous paraissaient surprenantes au début, nous semblent de plus en plus normales ! On s’étonne de moins en moins mais on rigole encore bien !

Je reprends donc la plume ce jour pour vous conter l’aventure de l’abonnement de téléphone portable.
Il me faut tout d’abord vous expliquer que quand nous sommes arrivés au Brésil il y a 5 ans, c’est Giovanni, titulaire du Visa, qui a eu en premier son CPF . Qu’est-ce donc qu’un CPF : « Cadastro de Pessoa Fisica ». En gros, on vous attribue un numéro à 11 chiffres qu’il vaut mieux apprendre par cœur à l’instant même car nous n’existez qu’à travers votre CPF, un peu l’équivalent de notre bon vieux numéro de sécu en France mais avec un lien avec l’administration fiscale en plus. Par exemple, à la caisse du supermarché, on vous demande systématiquement votre CPF, votre achat étant enregistré à votre nom au niveau de l’administration fiscale… Cela est censé dissuadé le marché noir….Ahhh ahhh…euh pardon excusez-moi… Bref, il y a 5 ans, Gio, seule personne de la tribu à avoir le St Graal à 11 chiffres, a donc ouvert nos lignes de téléphone portable à Chiara et à moi. Il a donc ouvert aussi le compte en banque, abonnement internet etc… Je n’ai eu mon CPF que quelques mois plus tard.
Jusque-là, rien de bien compliqué. Chiara ayant opté pour aller étudier jusque juin en Angleterre (il faut bien les occuper car ils ont le bac en poche mais la rentrée en fac eu Europe ne se fait qu’au mois de septembre suivant…), il nous a paru judicieux de suspendre son abonnement de portable au Brésil. Bien mal nous en a pris…Bien sûr, c’est à Bibi de gérer cela, Bibi étant, comme beaucoup de femmes d’expatriés, celle qui gère tout.
Allez Virginie courage, on appelle l’opérateur… Je vous passe les 14 étapes où il faut taper des chiffres pour le bon service, attendre le message qui explique que en gros, ça sert à rien d’appeler car tu peux tout faire via le site ou l’application bref 32 minutes plus tard, j’ai enfin un être humain qui parle ! Je me fais passer pour Giovanni car c’est lui qui a ouvert la ligne, c’est donc la seule personne autorisée à effectuer la moindre modification. Autant en France, me faire passer pour Giovanni, ça ne marcherait jamais mais ici, pas de problème avec tous les prénoms bizarres et originaux (petite liste à la fin ! ) qu’il y a ici, ça passe à chaque fois et puis je connais sa date de naissance, notre adresse , son CPF… donc j’explique à l’être humain :
- « Bonjour Monsieur, c’est pour résilier l’abonnement de ma fille ». Le truc hyper facile…
Ok, il me pose plein de questions, je réponds à chaque fois, je lui explique minimum 10 fois que nous avons 2 lignes, la mienne sur laquelle rien ne doit changer et celle de ma fille où il faut résilier en donnant à chaque fois les numéros de téléphone correspondant. Je raccroche trop fière d’avoir réussi, le tout en portugais.
Le lendemain, je tente de passer des appels, un robot me répond gentiment que je n’ai plus de crédit … Bizarre, vous avez dit bizarre… Je laisse passer quelques jours, je tente d’aller sur le site pour voir, juste pour voir et évidemment je n’arrive pas à rentrer… Bizarre, bizarre… Allez, nouveau challenge, on va rappeler ! Je vous passe de nouveau les 14 étapes, le robot les 45 minutes d’attente..
Chouette, un être humain…
- « Bonjour, à qui je parle ? »…Ben oui, ils commencent souvent comme ça au Brésil
- « Ben à Giovanni pardi !! »… ok, je passe les questions de contrôle avec succès, comme d’hab !
La gentille dame me dit que les abonnements ont été supprimés sur les 2 lignes…Mille milliards de mille sabords, j’aurais dû m’en douter..
- « Bien, pourriez-vous, s’il vous plait, suite à votre erreur, me remettre mon abonnement ? »
- « ce n’est pas possible par téléphone, il faut aller en boutique mais si vous voulez l’abonnement supérieur, c’est possible par téléphone »…. C’est une blague ?
Je vous passe le reste de la conversation quand je m’énerve. Rien à faire…J’en connais un qui va être ravi.. Ben oui, car au téléphone, je peux me faire passer pour Giovanni mais en boutique, avec la carte d’identité, ça va pas le faire…surtout depuis qu’il a la barbe !
- Repas du soir : « Chéri, ça ne te dirait pas d’aller faire un tour au shopping center dimanche, juste pour refaire mon abonnement de portable ? » Je ne trouve pas les mots pour vous décrire l’enthousiasme de Gio…
Dimanche matin avec mon plus beau sourire : « Chéri, on y va ? » et coup de chance, la Juventus avait joué la veille…
On arrive au shopping pour se faire rappeler par le gardien que les boutiques n’ouvrent qu’à 14h…Oups…Ca sent le roussi là !!!
Je ressors mon encore plus beau sourire l’après-midi pour retourner au shopping, et là au bout d’une heure et demi, on ressors avec The contrat !

Alors, quand on me demande ce que je fais pendant mes journées au Brésil, si par hasard, je ne m’ennuie pas, je réponds par un petit : « euh, comment vous dire, nan, m’ennuie pas »



Petite liste de prénoms : je me suis amusée à relever les prénoms des chauffeurs Uber, je n'ai rien inventé… Vous comprendrez pourquoi je peux aisément me faire passer pour Giovanni au téléphone !

- Marcone
- Edinaldo
- Wagner
- Otaviro
- Ivanildo
- Gildasio
- Osvaldo
- Fredson
- Breno
- Anderson
- Democlito (ça ne doit pas être facile tous les jours !)
- Dino (sa femme c’est Shirley ? )
- Maciel
- Jorge Aparecido
- Douglas Antonio
- Thomaz Edison (incroyable mais vrai ! )
- Glauber
- Edson
- Ageu
- Jefferson
- Silvalter
- Wellington Fernando
- Clayton
- Ari Osvaldo (Ari ou Harry! )
- Ermes (oh lui, il était carré ;-)
- Kaique
- Janderson
- Lutemberg
- Silas (fan du Da Vinci Code ? )...


samedi 25 février 2017

Carnaval Sao Paulo ... avec Mocidade Alegre

Coucou à tous,

Si je vous dis février, vous dites ?
- mon anniversaire ? bon, je vous remercie d’y avoir pensé mais j’avais en tête autre chose !
Février… Brésil … plumes … paillettes … samba, ça vous parle ?
Ce n’est pas mon premier billet d’humeur sur le Carnaval au Brésil mais cette fois, je vais essayer de vous le faire vivre de l’intérieur.

Différentes options pour vivre le Carnaval au Brésil, il y a  les blocos de rue où se mélange la musique, quelques déguisements mais pas trop, de la bière, beaucoup de bière et les brésiliens qui dansent, qui chantent (ils connaissent les paroles de toutes les chansons, ils sont impressionnants)… Et puis, il y a les Ecoles de Samba. Certes, Rio est la plus célèbre mais Sao Paulo a aussi son Sambodrome avec sa compétition entre les différentes écoles de Samba.
En 2014, nous avions défilé avec l’école Mocidade Alegre et on avait beaucoup apprécié cette école. Du coup, cette année, le choix n’a pas été très compliqué, Mocidade ou rien !





Dès le mois de novembre, on réserve son costume, les « ensaios » (= répétitions) sont fréquents, conseillés mais pas obligatoires. On a fait une répétition au Sambodrome et une dans les locaux de l’école. Le but officiel est d’apprendre la chanson et la chorégraphie mais aussi de faire connaissance avec les personnes qui auront le même costume que vous. Chaque groupe (ça s’appelle une Ala en portugais) a une place bien définie lors du défilé. Ils ont créé un groupe Whatzapp par Ala afin d’avoir les infos, des conseils…Sauf que les brésiliens et Whatzapp, c’est une grande histoire d’amour (+/- 300 messages par jour, des selfies à revendre…au secours !)
Et puis, le jour J approche. Quelques jours avant, on récupère les costumes…Dans un souci de vérifier que nous avions tout au niveau du costume, le mercredi matin, je décide de l’essayer dans la chambre. J’arrive à tout mettre, le truc sur les épaules, le truc qui vient s’encastrer au dessus et je me dis : « allez, une petite photo »…On ne rit pas s’il vous plait mais je n’ai pas pu sortir de la chambre pour aller chercher mon téléphone car le costume ne passait pas la porte et pour cause !!!





Notre costume "Phénix"

Et puis, on se réveille un jour en se disant : « c’est ce soir » !!!
2 options : soit vous arrivez au Sambodrome par vos propres moyens et vous rejoignez votre groupe soit vous allez à l’école qui assure ensuite le transport au Sambodrome en bus…Option pour laquelle on a opté car l’ambiance monte dès qu’on monte dans le bus. Imaginez une cinquantaine de bus qui se suivent remplis de personnes déguisées et on ne parle pas de petits déguisements style un boa en plumes…
Arrivés au Sambodrome, c’est la Pré-concentration (22h30 alors que le début du défilé de l’école est prévu à 00h40 !), moment où on met le reste du costume (casque, truc sur les épaules, etc…) , on boit un dernier coup d’eau ( ou autres !). 


Pré-concentration : on ajuste les derniers détails
Concentration : on est censé être bien alignés en rangée de 7 !

Puis c’est la Concentration, on commence à nous placer les groupes les uns derrière les autres, 7 personnes par rangée, le tout en avançant tranquillement avec les responsables de notre ala qui vérifient le costume de chacun d’entre nous car pas question que la ceinture soit mal positionnée, qu’un élément se décolle etc... Cette année, notre ala était juste devant le groupe des Baianaises, ces dames un peu plus agées qui ont des robes somptueuses, énormes (elles ne sont que 4 par rangée), j’ai passé mon temps retournée pendant la Concentration pour les admirer, admirer leur alignement parfait. 




A noter l'alignement parfait des Baianas



Et puis, on avance, on avance…La présidente de l’école fait un petit speech pour motiver les troupes, remercier l’engagement des bénévoles etc…puis on commence à chanter la chanson, à revoir la chorégraphie. A partir de ce moment-là, plus question de faire des photos, le téléphone doit être planqué comme on peut en dessous du costume. Et on avance, on avance au milieu du parking où sont stockés les énormes chars et on avance toujours en rangée bien alignée de 7, en chantant et en dansant . On commence à voir les lumières de l’Avenida. Les brésiliens appellent cette avenue du Sambodrome l’Avenida qui est éclairée par de puissantes lumières, on se croirait en plein jour. On aperçoit le public sur les gradins et c’est parti pour une heure de bonheur, de joie, d’émotion, d’énergie positive…c’est très difficile de trouver les mots justes pour décrire ce qu’on ressent. C’est très fort. Il ne faut pas s’arrêter de bouger une seule seconde, il ne faut pas d’arrêter de chanter, il ne faut pas oublier de jeter un coup d’œil à droite et à gauche pour vérifier que la rangée est bien alignée. Et oui, tout est jugé. Des juges sont placés tout au long de l’Avenida dans des petites tours et notent tout : costumes parfaits, chanson, choré, alignement de la rangée sans oublier que l’école a un temps imparti pour parcourir les 500 m de l’Avenida, pas plus de 65 minutes sinon il y a des pénalités. Et puis, on arrive à la fin et on se dit : « déjà ? »

Cherchez bien !!!

La fin du défilé est un vrai bordel car tout le monde (entre 2500 et 3000 personnes par école) arrive au bout de l’Avenida sur un parking pas vraiment extensible, c’est un doux mélange de couleurs, de formes, de paillettes, de plumes, c’est superbe !
Puis on regagne les bus direction l’école. Cette année, comme nous avons défilé relativement tôt, on n’avait pas vraiment envie de rentrer directement. La personne qui était aux côtés de Giovanni pendant le défilé, qui lui a appris toute la choré pendant la Concentration, nous dit : « 2 fois à droite et il y a un bar à la station essence »… Bon allez, on y va ! Et là, c’est l’after Carnaval où différentes personnes de notre Ala sont déjà arrivées, une des personnes ouvre sa porte de voiture, met la musique, on commande à boire et c’est reparti pour un tour ! Infatigables, ils sont infatigables ces brésiliens…


La suite du programme est la publication des résultats mardi après-midi et si Mocidade Alegre, notre école est dans les 5 premières, on redéfiera samedi prochain pour le défilé des champions. On croise les doigts rien que pour revivre ça ! Et puis, on se prend à rêver de ce que pourrait être la fête si Mocidade était championne car l’école fête son jubilée d’or cette année avec 50 ans d’existence…Car évidemment, on retournera à l’école pour assister aux résultats !

Juste une petite anecdote pour finir : je crois que le week end du carnaval au Brésil est le seul férié au monde  qui commence le vendredi soir et se finit le mercredi midi (oui oui midi) !

A bientôt !

lundi 30 janvier 2017

Inhotim

Coucou à tous

Résolution 2017 : écrire un article avant la fin janvier !
Ok, ça, c’est fait !
Et profiter de cet article pour vous souhaiter à tous une excellente année 2017 :
- version française : tout ce que vous souhaitez (rapide et efficace !!!)
- version brésilienne : paz, amor e felicidade !

Je vous propose une escapade dans l’état du Minas Gerais, à 60km de la 3ème ville du Brésil (Belo Horizonte).
L’endroit s’appelle « Inhotim ».
Inhotim est le plus grand musée à ciel ouvert de la planète dans un immense parc. Cette folie d'un industriel brésilien pourrait devenir La Mecque de l'art contemporain.

Un tout petit peu d’histoire : l
'origine du nom Inhotim n'est pas connue. Une version souvent répétée prétend que le nom Inhotim proviendrait du portugais « Senhor Tim » (« Monsieur Tim », en français) qui, dans le parler local de l'époque, se serait dit « Nhô Tim » ou « Inhô Tim », du nom d'un ancien propriétaire au 19ème siècle du terrain nommé Timothy


Quelques chiffres :
- un site de 1 000  hectares dont seulement 110 hectares sont ouverts au public. A titre de comparaison, le musée en plein air de Hakone, au Japon, ne fait que 7 hectares et la Fondation Maeght de Saint-Paul-de-Vence (Alpes-Maritimes), moins d'un demi. Du coup, la visite exige au moins deux jours entiers
- ouvert au public en 2006
- 400 000 visiteurs en 2012 et plus d'un million et demi à la fin 2013
- 1400 variétés de palmiers (plus importante
collection de palmiers de la planète)
-
plus de 4 300 plantes recensées, parmi elles des milliers d'orchidées, de broméliacées, de cactus et de nénuphars géants. Il y a même des bananes roses, je n’en reviens toujours pas…
- environ
500 œuvres, une centaine d’artistes de 30 nationalités différentes, , une vingtaine de galerie de plus de 97 artistes de 30 nationalités différentes. 23 oeuvres monumentales signées par les stars du genre, Olafur Eliasson, Matthew Barney, Paul McCarthy, Yayoi Kusama

On doit cette folie au fiévreux Bernardo Paz. Ce magnat brésilien du minerai de fer engloutit l'essentiel de sa colossale fortune dans sa passion : l’art. L'aventure commence dans les années 1980 lorsque cet autodidacte, achète 750 hectares de terrain à Brumadinho, une petite cité minière endormie.
Avec l'aide de son ami, le légendaire paysagiste brésilien Roberto Burle Marx, Paz transforme une partie du site en un fabuleux jardin botanique.
A la fin des années 1990, il ajoute des bâtiments afin d'exposer sa collection privée qui s'agrandit sans cesse. En 2006, Inhotim ouvre ses portes au public. Sans publicité, l'endroit devient peu à peu une référence en Amérique du Sud puis commence à atteindre New York, Londres et Paris.
"Ni le Moma, ni la Tate, ni le Centre Pompidou ne peuvent offrir l'émotion que procure Inhotim, affirme Bernardo Paz. Un musée peut présenter 200 Picasso dans la même salle, mais les sensations ressenties ici, où l'art et la nature vibrent à l'unisson, sont bien supérieures." Il n’a pas tort !
"Inhotim durera mille ans, prédit le visionnaire Bernardo Paz, qui fume cigarette sur cigarette et s'exprime toujours en murmurant. Il y aura un centre de convention et encore d'autres restaurants", précise cet homme qui passe des journées entières à errer parmi ses oeuvres d'art sans se soucier de retourner un jour à la civilisation. Mégalo ? Pas vraiment. Le collectionneur, six fois marié, est un grand dépressif qui se soigne à coup d'antidépresseurs, de vodka et d'acquisitions d'oeuvres délirantes. Dernières en date : celles d'Anish Kapoor. La star britannique d'origine indienne installera bientôt cinq oeuvres à Inhotim, dont un "bâtiment vide avec un grand trou au sol et un labyrinthe qui changera de couleurs", dixit Bernardo Paz. "Tous les artistes du monde finiront ici, c'est certain. Il suffit que je leur téléphone, et ils arrivent." Logique, après tout. Quel artiste ne rêverait pas d'une colline entière pour y installer son oeuvre? 






Un petit aperçu de la végétation

Quelques exemples
- la galerie « Claudia Andujar »
Cette brésilienne originaire de Suisse, photographe de son état, est partie en Amazonie pour photographier  des indiens en 1958. Elle a ensuite décidé d’abandonner sa vie à Sao Paulo pour aller vivre à temps complet avec les indiens Yanomami afin de les aider à défendre leurs droits. De nombreuses photos sont exposées dans la galerie qui porte son nom


                                             Photos de Claudia Andujar        

- « Troca Troca » de Jarbas Lopes : 3 coccinelles avec les mêmes couleurs mais dont les endroits changent de l’une à l’autre et sur le pare-soleil de chacune, une phrase différente mais avec les mêmes lettres , sorte d’anagramme-phrase.





« Troca Troca » de Jarbas Lopes


Là, on est au niveau 1 accessible à tous

Attention, on passe au niveau 2 déjà plus abstrait
- « Sonic pavillon » de Doug Aitken : l’idée est de pouvoir écouter les bruits de la terre. Il fait donc construire un puits de 202 mètres de profondeur, y installe des micros et par un système d’amplificateurs nous retransmet les bruits de la terre dans un pavillon de verre et d’acier recouvert d’une pellicule plastique. On a eu la chance de n’être que nous 2 avec Chiara dans ce pavillon pendant plusieurs minutes… et oui, il y a des bruits bizarres !


intérieur de la galerie de Doug Aitken

Et oui, il y a du niveau 3 où là, il faut être sous l’emprise de substances illicites pour comprendre : un exemple, une pièce avec 4 murs (jusque là, tout est normal ! ). Au mur, des petits moteurs à égale distance et des sachets d’emballage de magasin suspendus à chaque moteur, une trentaine au total répartie sur ces 4 murs , tout est piloté par ordinateur qui déclenche le moteur ou pas, le sachet en tournant sur lui-même fait du bruit en claquant sur le mur. Et l’ordi joue comme si c’était une partition de musique…Vous avez tout compris ? j’ai comme l’impression que j’en ai perdu une partie sur ce coup-là ! Le résultat est plus que surprenant, on se fait prendre au jeu...

Autre exemple : l'oeuvre de Olafur Eliasson, vous rentrez dans un petit igloo, la porte se ferme, les lumières stroboscopiques se mettent en marche, il y a une fontaine et là, les gouttes d'eau semblent suspendu en l'air quand il y a la lumière...


Olafur Eliasson



Le créateur de cet endroit a raison quand il affirme que les oeuvres sont plus belles au milieu de cette végétation luxuriante que si elles étaient dans un musée.
2 jours en immersion entre mère-fille dans ce petit paradis a été un réel plaisir...


"Magic Square # 5" de Helio Oiticica



Edgar de Sousa



Matthew Barney



Chris Burden


Zhang Huan



Yayoi Kusama




Coup de coeur au niveau architecture





Coup de coeur tout court, "Ttéia 1C" de Lygia Pape
Des fils métalliques fixés du sol au plafond, 
le résultat est d'une poésie et d'une légéreté




Même notre avion à l'aller était 
annonciateur d'une escapade artistique !!!



Demain, c'est la rentrée scolaire...et encore plus important, le Carnaval approche ! Nous redéfilons cette année pour une école à Sao Paulo, les costumes sont commandés... donc à
 très bientôt !!!






samedi 30 juillet 2016

Jericoacoara....Jeri quoi ???

Jericoacoara...Un nom bizarre pour un lieu magique...


Après les Lençois, nous avons traversé le Delta du fleuve Parnaiba, seul delta sur le continent américain puis quelques jours à Barra Grande, plage idéale pour le kite-surf. Puis c’est à bord d’un 4X4 qu’on rejoint Jericoacoara et c’est parti pour 3h30 - 4h de trajet. Un peu de route en macadam, une traversée en bac, et « enfin » la dernière partie qui s’appelle « la route des émotions »…C’est pas faux car on traverse des dunes de sable fin, des parties de végétation avec des cocotiers et des anacardiers, une forêt de mangrove sur la plage.. Une petite halte au bord d’un lac au milieu des dunes où vous pouvez manger les pieds dans l’eau sous une mini-paillotte, aller digérer les langoustes dans un hamac dans l’eau…bref une vraie carte postale…On reprend le 4x4 pour les derniers kilomètres pour enfin arriver à Jericoacoara… Fin de notre périple de cet été…

Jericoacoara, Jeri ( se lit “Jéri”) pour les intimes...une ambiance unique...

Pour faire rapide côté histoire-géo, Jericoacoara est une municipalité brésilienne de l'État du Ceará, située à environ 300 km de la capitale de l'État, Fortaleza. Ces fameux 300 km ne se font pas aussi facilement car je vous vois déjà vous dire, 300km, 100km/h, fastoche, un petit 3h....Non, non...Il faut compter 8h en buggy en passant par les plages, 4h30-5h par la route...Et oui, que ce soit par l’ouest ou par l’est, Jéri, ça se mérite !!!





Plan de la ville qui permet de bien comprendre son orientation particulière


Jusqu'à 1985, Jericoacoara était un simple village de pêcheurs caché au sein d'immenses dunes en incessants déplacements, entre océan et lagune connus de quelques routards et aventuriers. Depuis cette date, le tourisme s'est développé mais juste ce qu’il faut. C’est en gros 5 rues, une place donc pas de risque de se perdre !!!
Le Washington Post a classé en 1994 Jericoacoara comme faisant partie des dix plus belles plages du monde. La région a été transformée en parc naturel en 2002. Depuis 2011 la circulation est interdite dans le village pour les voitures qui ne sont pas du village.
Heureusement, grâce à l’accès relativement difficile, Jeri a su conservé son charme. Le village est bordé de cocotiers. Pas d’immeuble ici, ni de route asphaltée. Les quelques rues sablonneuses du village sont bordées d’échoppes, de restaurants et de pousadas (équivalent d’auberges).

Le nom de Jericoacoara : certains disent qu’il vient du tupi-guarani (langue indigène) qui signifie « le trou de la tortue ». D’autres, la majorité, préfèrent l’histoire de la petite colline non loin de Jeri qui, vue de la mer, ressemble à un « crocodile couché séchant au soleil »…

Jeri, c’est une ambiance unique, différente le jour et la nuit…

Le jour, c’est plage, balade à pied ou à cheval le long des kilomètres de plage, excursion en buggy dans les alentours mais aussi un paradis pour la planche à voile, le paddle, le kite-surf….
La mer y est bien transparente malgré les marées contrairement au littoral à proximité des Lençois.

La fin d’après-midi, la population migre vers la grande dune pour admirer le coucher du soleil.
..Et oui, car la plupart des villes en bord de mer, de part leur orientation géographique offriront le lever du soleil mais pas le coucher. Or, Jericoacoara est orienté à l’ouest. Cette fameuse grande dune s’appelle d’ailleurs “dune du coucher de soleil”, ils ne se sont pas beaucoup cassé la tête sur ce coup-là !!! Les chanceux apercevront, l'espace d'une milliseconde, un éclair vert juste au moment où le bord supérieur du disque solaire effleure l'horizon. Cette dune est l'un des rares lieux de la Terre où il est possible de voir le fugace rayon émeraude. Beau moment d’émotion quand les gens applaudissent au moment où le soleil disparait de l’horizon...

Vue de l'autre côté de la dune du coucher du soleil 






Il est temps alors de redescendre de la dune pour regagner la plage pour assister à une démonstration de Capoeira. Il y a tout, le rythme envoutant de la musique de la Capoeira avec ses instruments traditionnels, la lumière post-coucher du soleil, les acrobaties des capoeiristes, les leçons de moral,de paix et de respect de celui qui mène la démonstration car la Capoeira est considéré comme un art martial. Je n’en dis pas plus car j’ai bien envie de vous faire un billet spécial Capoeira...
 
La nuit tombée, pousadas (auberges) et petits restaurants (en grand nombre et fort sympathiques) allument à l'extérieur bougies et lampes à l'huile. L'électricité est dans les maisons mais pas dans les rues et ruelles du village. Les lignes à haute tension sont enterrées sous terre de façon à préserver la lumière naturelle de la lune et des étoiles dans le ciel. Il n’est pas rare de tomber sur un spectacle de jongleurs de feu...
Le plus drôle reste l’intersection de la rue principale avec la plage où des charriots-bars prennent place le soir. Alignés les uns à côté des autres, ils vous proposent tous les cocktails possibles, avec ou sans alcool, la grand classique restant la caipirinha !!!



Charriot-bars alignés

Allez, petit brief sur la caipi : en Europe, on connait la traditionnelle citron-cachaça (alcool de canne à sucre distillé différemment du rhum mais proche en goût). Ici, vous trouverez la traditionnelle mais aussi déclinée à base de vodka (ça s’appelle alors une caipiroska) ou à base de saké. Le citron peut être remplacé par plein d’autres fruits : fraise, kiwi, fruit de la passion ...
Acidulée et sucrée, c’est une dangereuse gourmandise qui peut très vite faire tourner la tête. Comme on dit au Brésil : “la Caipi, c’est comme les seins, une ce n’est pas assez, trois, c’est trop” !!!

L’ambiance unique de Jeri est dûe aussi au fait que les rues sont en sable, vous passez vos journées à pied nu ou en tong, que le mot “stress” n’est pas arrivé ici.  Au niveau population, c’est un doux mélange de locaux, de hippis, de surfeurs et de touristes...

Bref, vous aurez compris, on a adoré Jeri pour ses paysages, pour son climat mais principalement pour son ambiance....
2 souhaits : y revenir un jour et surtout : pourvu qu’ils aient l’intelligence de limiter le tourisme pour garder ce charme...

Pour nous, fin des vacances...Retour à Sao Paulo...Ecole mardi pour les enfants...




 
Pause au bord d'une lagune





Un nouveau concept : pas de menus écrit, un simple plateau où vous choisissez votre repas










Retour des pêcheurs tôt le matin, leur prise proposée en grillade le midi sur la plage...



 Rue principale !!!




Place principale...Tôt le matin sans personne car le soir, c'est rempli de monde




Même l'arbre a mis ses habits hippy !!!