dimanche 29 avril 2018

Une semaine au Vert !

Coucou à tous
Je vous propose de vous emmener pour une semaine au vert ! Direction le Pantanal et la Chapada dos Guimarães, 2 écosystèmes bien différents.
Nous avions déjà découvert et été séduit par le Pantanal Sud en 2014. 
Petit rappel : le Pantanal est une zone qui fait un tiers de la France,  s’étend principalement au Brésil mais aussi sur une plus petite partie en Bolivie et au Paraguay. 
Pantanal = zone en rouge

C'est la plus grande zone humide de la planète. Durant la période des pluies (d’octobre à avril), le niveau des fleuves augmentent et inondent les plaines, recouvrant ainsi près des 2/3 du Pantanal. Ceci est dû à la faible déclivité du terrain. Le Pantanal (le mot portugais pantano signifie marais) occupe la place d'une ancienne mer qui s'étendait, il y a des millions d'années, entre Atlantique et Pacifique. Une seule route, la Transpantaneira, traverse ce territoire de 240 000 kilomètres carrés. Ecosystème unique, abritant 1 650 espèces de plantes, environ 400 sortes d’oiseaux dont 26 espèces de perroquets dont une large population d’aras, 80 mammifères différents (jaguar, puma, ocelot, cerf du Pantanal, loutre géante, le tamanoir, le capivara (plus gros rongeur au monde), le singe hurleur, le tapir, le loup  à crinière,  le singe capucin, le puma, le coati, le tatou, etc), 50 espèces de reptiles vivent au Pantanal, dont les principaux sont les caïmans yacaré, divers serpents (sucuris ou anacondas, boas constrictors, serpents d'eau et autres), des lézards, des iguanes verts, des tortues, de nombreuses espèces de papillons… bref  la plus grande biodiversité des Amériques. Le Pantanal offre aux amateurs de nature une volière aux dimensions de la Grande-Bretagne mais son importance est souvent éclipsée par la popularité de la forêt amazonienne.

Que faire dans le Pantanal ? des promenades en tout genre pour y découvrir la faune, la flore, aussi bien au lever du soleil (et il se lève super tôt le soleil dans le Pantanal ! ) pour voir la nature s’éveiller qu’au coucher du soleil pour voir les oiseaux revenir vers leurs nids, en voiture, à pied, en barque, à cheval…



Coucher du soleil




Lever du soleil

La promenade à cheval dans les marais a été, comment dire, une très belle découverte mais aussi la confirmation qu’on peut vivre dans le déni ! En effet, dans des marécages  à cheval avec parfois de l’eau jusqu’aux genoux, il vaut mieux passer en mode « déni de ce qu’il peut y avoir dans le fond » ! Ouais, parce que ce ne sont pas les marais près de St Omer avec des petits canards, c’est le Brésil avec son lot d’animaux… Comme d’habitude, je n’ai jamais les bons habits : un pantacourt avec des trucs qui vous caressent les jambes, avec des touffes de roseaux accrochées aux tennis et aux étriers quand on sort des marais… Non, vous n’aurez pas de photos, même pas en rêve ! 

Toile d’araignée géante. Système tout à fait particulier car l’araignée qui est d’habitude un animal solitaire, y vit ici en société (araignée coloniale). Il s’agit de petites araignées qui construisent ensemble leur toile géante, ce qui permet d’attraper de plus grandes proies qu’elles partagent ensuite. Cette toile représente environ plusieurs milliers d’individus. Autant vous dire que quand la barque s’est rapprochée pour mieux voir, j’ai dit que y’avait vraiment pas besoin, j’avais un super zoom sur l’appareil photo ! 
Nous avons ensuite quitté le Pantanal pour faire une pause à Nobres avec cette fois, des baignades dans des endroits exceptionnels comme dans une cascade nichée au milieu de la forêt. Ou encore de la flottaison où on se laisse porter par le courant dans une rivière remplie de poissons avec des singes qui jouent au-dessus dans les arbres ou encore avec des aras qui crient pas loin de nous. Là encore, je passe de nouveau en mode déni : non, non, il n’y a que des gentils poissons, avec des gentils singes autour… Mon cerveau me transmet des messages de Think Positive cher à Giovanni : - « non, Virginie, il n’y a pas d’araignées géantes au Brésil »- « non,  il n’y a pas non plus de serpents » - « les anacondas, c’est que dans les films »



Nous y avons rencontré un guide local qui nous accompagne lors de la baignade et sur la route, un toucan  passe au-dessus de nous et par hasard, je regardais le guide à ce moment-là, ce monsieur qui a dû voir des centaines de toucans dans sa vie, avait encore un regard d’enfant émerveillé, j’ai trouvé cela très touchant.


Nous avons découvert un endroit fabuleux : Le lac des Aras. En pleine campagne, un lac entouré d’arbres et surtout avec toute une forêt de palmiers Buriti au milieu de l’eau du lac. Ces palmiers abritent les nids des aras bleu et jaune dans leur tronc. Il faut y aller à la tombée du jour et là, ils reviennent tous vers leur nid, toujours par 2. C’est juste magnifique de les voir dans leur milieu naturel et pas derrière les barreaux d’une cage.

Couple d'aras bleu et jaune dans leur nid

En vol ! 




Etape suivante : la Chapada dos Guimarães

Pour mieux comprendre, Chapada veut dire « plateau ». Située à la porte sud de la grande forêt amazonienne, les plateaux de la Chapada, blocs de granit rouge-orangé, creusés de gorges profondes, s’étirent sur 350 km de longueur. 
Les historiens racontent qu’il y a 500 millions d’années, la Chapada était recouverte par un océan car ils ont trouvé des fossiles d’éléments marins. On pense que c’était habité par des dinosaures et d’autres animaux actuellement disparus. L’endroit est aussi une pharmacie à ciel ouvert grâce à toutes les sortes de plantes utilisées en médecine naturelle. La région, centre géodésique (située à égale distance de l’océan Pacifique et Atlantique) est également connue pour être mystique et favorable au niveau énergétique.
Avant l'arrivée des envahisseurs espagnols et portugais, les Indiens Xavantes y vivaient de la chasse et de la culture du maïs. Puis les Européens y découvrirent des mines de diamant (oui oui vous avez bien lu ! du coup, je suis restée hyper concentrée pendant les randos, des fois que je verrai un ch’ti caillou qui brille)  et asservirent le peuple Xavantes. Il ne reste de cette époque que des sentiers sinueux le long des canyons qu’empruntaient ces indiens pour aller dans les mines. La nature ici, c’est le cerrado = savane brésilienne, pas de forêts denses et hautes, juste des arbustes, ambiance maquis du sud de la France.
Côté attractions, ce n’est pas ce qui manque avec 40 sites archéologiques, 487 cascades dont la plus célèbre « le Voile de la Mariée » avec 86 mètres, des paysages à couper le souffle comme « la Cidade das pedras » ( = la ville de pierres) d’où on surplombe un des canyons, d’où on peut voir des formations rocheuses ressemblant à des cheminées, résultat de l’érosion par le vent. Les parois rocheuses sont encore un endroit pour les nids des aras bleu et rouge cette fois. Etant dans la basse saison touristique, nous avons eu la chance de faire cette randonnée sans rencontrer âme qui vive. Juste l’impression d’être seuls au monde au bord du précipice  avec la chance de voir les aras rouge et bleu en vol, moment unique dans un site exceptionnel…










Couple d'aras rouge et bleu en vol (Ara Chloroptère)

Cascade du Voile de la mariée

Un grand merci à notre guide Yoann qui nous a fait découvrir cette région, tous ces animaux, tous ces oiseaux avec à chaque fois leur nom en français, en portugais…
C’est un voyage qu’on n’oubliera pas de sitôt…
On repart demain pour Sao Paulo avec plein d’images, plein de chants d’oiseaux en tête…
Si vous étiez tenté par l’aventure Pantanal-Chapada, une seule chose à ne pas oublier : l’anti-moustique de compétition. Pas le petit pschitt de France pour moustiques proches de la retraite…Non, Non… Le vrai anti-moustique pour lutter contre des moustiques guerriers surentrainés !!!… 






Nous avons rencontré lors d'une sortie en barque un caïman dans l'eau. Andrea me pose la question :maman, il pourrait nous attaquer ? "
- "Mais non, Andrea, on est protégé dans la barque, t'inquiète, ça ne saute pas les caïmans, pfittt"
Le guide met alors un piranha au bout d'un pic qu'il présente au caïman pour nous montrer sa détente.. Ah ouais quand même... On a juste été impressionné par sa détente sachant qu'il ne touchait pas le fond à cet endroit. 

Piranha


Mazama rouge



Singe capucin


 Nandou d'Amérique







Buse à tête blanche en vol ayant attrapé un poisson



Oriole orange


Martin pécheur d'Amazonie


 Perruche conure nanday




Perroquet d'Amazonie à front bleu



Jabiru d'Amérique : appartient à la famille des cigognes. Animal emblématique du Pantanal




Chevêche des terriers (toute petite chouette)



Toucan Pintoi

lundi 5 mars 2018

Qu'est ce que tu fais de tes journées ?

Coucou à tous !

Oups, je viens de découvrir avec horreur que je n’ai pas écrit depuis plus d’un an...
Je vous ai laissé un an sans nouvelles, honte à moi !

Il faut dire que 2017 n’a pas été de tout repos : l’ouverture du magasin Zodio pour Giovanni le 5 décembre, le brevet des collèges nouvelle version pour Andrea et le bac pour Chiara, la reprise de la gestion d’une association caritative pour moi.
Il faut avouer aussi que les choses qui nous paraissaient surprenantes au début, nous semblent de plus en plus normales ! On s’étonne de moins en moins mais on rigole encore bien !

Je reprends donc la plume ce jour pour vous conter l’aventure de l’abonnement de téléphone portable.
Il me faut tout d’abord vous expliquer que quand nous sommes arrivés au Brésil il y a 5 ans, c’est Giovanni, titulaire du Visa, qui a eu en premier son CPF . Qu’est-ce donc qu’un CPF : « Cadastro de Pessoa Fisica ». En gros, on vous attribue un numéro à 11 chiffres qu’il vaut mieux apprendre par cœur à l’instant même car nous n’existez qu’à travers votre CPF, un peu l’équivalent de notre bon vieux numéro de sécu en France mais avec un lien avec l’administration fiscale en plus. Par exemple, à la caisse du supermarché, on vous demande systématiquement votre CPF, votre achat étant enregistré à votre nom au niveau de l’administration fiscale… Cela est censé dissuadé le marché noir….Ahhh ahhh…euh pardon excusez-moi… Bref, il y a 5 ans, Gio, seule personne de la tribu à avoir le St Graal à 11 chiffres, a donc ouvert nos lignes de téléphone portable à Chiara et à moi. Il a donc ouvert aussi le compte en banque, abonnement internet etc… Je n’ai eu mon CPF que quelques mois plus tard.
Jusque-là, rien de bien compliqué. Chiara ayant opté pour aller étudier jusque juin en Angleterre (il faut bien les occuper car ils ont le bac en poche mais la rentrée en fac eu Europe ne se fait qu’au mois de septembre suivant…), il nous a paru judicieux de suspendre son abonnement de portable au Brésil. Bien mal nous en a pris…Bien sûr, c’est à Bibi de gérer cela, Bibi étant, comme beaucoup de femmes d’expatriés, celle qui gère tout.
Allez Virginie courage, on appelle l’opérateur… Je vous passe les 14 étapes où il faut taper des chiffres pour le bon service, attendre le message qui explique que en gros, ça sert à rien d’appeler car tu peux tout faire via le site ou l’application bref 32 minutes plus tard, j’ai enfin un être humain qui parle ! Je me fais passer pour Giovanni car c’est lui qui a ouvert la ligne, c’est donc la seule personne autorisée à effectuer la moindre modification. Autant en France, me faire passer pour Giovanni, ça ne marcherait jamais mais ici, pas de problème avec tous les prénoms bizarres et originaux (petite liste à la fin ! ) qu’il y a ici, ça passe à chaque fois et puis je connais sa date de naissance, notre adresse , son CPF… donc j’explique à l’être humain :
- « Bonjour Monsieur, c’est pour résilier l’abonnement de ma fille ». Le truc hyper facile…
Ok, il me pose plein de questions, je réponds à chaque fois, je lui explique minimum 10 fois que nous avons 2 lignes, la mienne sur laquelle rien ne doit changer et celle de ma fille où il faut résilier en donnant à chaque fois les numéros de téléphone correspondant. Je raccroche trop fière d’avoir réussi, le tout en portugais.
Le lendemain, je tente de passer des appels, un robot me répond gentiment que je n’ai plus de crédit … Bizarre, vous avez dit bizarre… Je laisse passer quelques jours, je tente d’aller sur le site pour voir, juste pour voir et évidemment je n’arrive pas à rentrer… Bizarre, bizarre… Allez, nouveau challenge, on va rappeler ! Je vous passe de nouveau les 14 étapes, le robot les 45 minutes d’attente..
Chouette, un être humain…
- « Bonjour, à qui je parle ? »…Ben oui, ils commencent souvent comme ça au Brésil
- « Ben à Giovanni pardi !! »… ok, je passe les questions de contrôle avec succès, comme d’hab !
La gentille dame me dit que les abonnements ont été supprimés sur les 2 lignes…Mille milliards de mille sabords, j’aurais dû m’en douter..
- « Bien, pourriez-vous, s’il vous plait, suite à votre erreur, me remettre mon abonnement ? »
- « ce n’est pas possible par téléphone, il faut aller en boutique mais si vous voulez l’abonnement supérieur, c’est possible par téléphone »…. C’est une blague ?
Je vous passe le reste de la conversation quand je m’énerve. Rien à faire…J’en connais un qui va être ravi.. Ben oui, car au téléphone, je peux me faire passer pour Giovanni mais en boutique, avec la carte d’identité, ça va pas le faire…surtout depuis qu’il a la barbe !
- Repas du soir : « Chéri, ça ne te dirait pas d’aller faire un tour au shopping center dimanche, juste pour refaire mon abonnement de portable ? » Je ne trouve pas les mots pour vous décrire l’enthousiasme de Gio…
Dimanche matin avec mon plus beau sourire : « Chéri, on y va ? » et coup de chance, la Juventus avait joué la veille…
On arrive au shopping pour se faire rappeler par le gardien que les boutiques n’ouvrent qu’à 14h…Oups…Ca sent le roussi là !!!
Je ressors mon encore plus beau sourire l’après-midi pour retourner au shopping, et là au bout d’une heure et demi, on ressors avec The contrat !

Alors, quand on me demande ce que je fais pendant mes journées au Brésil, si par hasard, je ne m’ennuie pas, je réponds par un petit : « euh, comment vous dire, nan, m’ennuie pas »



Petite liste de prénoms : je me suis amusée à relever les prénoms des chauffeurs Uber, je n'ai rien inventé… Vous comprendrez pourquoi je peux aisément me faire passer pour Giovanni au téléphone !

- Marcone
- Edinaldo
- Wagner
- Otaviro
- Ivanildo
- Gildasio
- Osvaldo
- Fredson
- Breno
- Anderson
- Democlito (ça ne doit pas être facile tous les jours !)
- Dino (sa femme c’est Shirley ? )
- Maciel
- Jorge Aparecido
- Douglas Antonio
- Thomaz Edison (incroyable mais vrai ! )
- Glauber
- Edson
- Ageu
- Jefferson
- Silvalter
- Wellington Fernando
- Clayton
- Ari Osvaldo (Ari ou Harry! )
- Ermes (oh lui, il était carré ;-)
- Kaique
- Janderson
- Lutemberg
- Silas (fan du Da Vinci Code ? )...