samedi 25 février 2017

Carnaval Sao Paulo ... avec Mocidade Alegre

Coucou à tous,

Si je vous dis février, vous dites ?
- mon anniversaire ? bon, je vous remercie d’y avoir pensé mais j’avais en tête autre chose !
Février… Brésil … plumes … paillettes … samba, ça vous parle ?
Ce n’est pas mon premier billet d’humeur sur le Carnaval au Brésil mais cette fois, je vais essayer de vous le faire vivre de l’intérieur.

Différentes options pour vivre le Carnaval au Brésil, il y a  les blocos de rue où se mélange la musique, quelques déguisements mais pas trop, de la bière, beaucoup de bière et les brésiliens qui dansent, qui chantent (ils connaissent les paroles de toutes les chansons, ils sont impressionnants)… Et puis, il y a les Ecoles de Samba. Certes, Rio est la plus célèbre mais Sao Paulo a aussi son Sambodrome avec sa compétition entre les différentes écoles de Samba.
En 2014, nous avions défilé avec l’école Mocidade Alegre et on avait beaucoup apprécié cette école. Du coup, cette année, le choix n’a pas été très compliqué, Mocidade ou rien !





Dès le mois de novembre, on réserve son costume, les « ensaios » (= répétitions) sont fréquents, conseillés mais pas obligatoires. On a fait une répétition au Sambodrome et une dans les locaux de l’école. Le but officiel est d’apprendre la chanson et la chorégraphie mais aussi de faire connaissance avec les personnes qui auront le même costume que vous. Chaque groupe (ça s’appelle une Ala en portugais) a une place bien définie lors du défilé. Ils ont créé un groupe Whatzapp par Ala afin d’avoir les infos, des conseils…Sauf que les brésiliens et Whatzapp, c’est une grande histoire d’amour (+/- 300 messages par jour, des selfies à revendre…au secours !)
Et puis, le jour J approche. Quelques jours avant, on récupère les costumes…Dans un souci de vérifier que nous avions tout au niveau du costume, le mercredi matin, je décide de l’essayer dans la chambre. J’arrive à tout mettre, le truc sur les épaules, le truc qui vient s’encastrer au dessus et je me dis : « allez, une petite photo »…On ne rit pas s’il vous plait mais je n’ai pas pu sortir de la chambre pour aller chercher mon téléphone car le costume ne passait pas la porte et pour cause !!!





Notre costume "Phénix"

Et puis, on se réveille un jour en se disant : « c’est ce soir » !!!
2 options : soit vous arrivez au Sambodrome par vos propres moyens et vous rejoignez votre groupe soit vous allez à l’école qui assure ensuite le transport au Sambodrome en bus…Option pour laquelle on a opté car l’ambiance monte dès qu’on monte dans le bus. Imaginez une cinquantaine de bus qui se suivent remplis de personnes déguisées et on ne parle pas de petits déguisements style un boa en plumes…
Arrivés au Sambodrome, c’est la Pré-concentration (22h30 alors que le début du défilé de l’école est prévu à 00h40 !), moment où on met le reste du costume (casque, truc sur les épaules, etc…) , on boit un dernier coup d’eau ( ou autres !). 


Pré-concentration : on ajuste les derniers détails
Concentration : on est censé être bien alignés en rangée de 7 !

Puis c’est la Concentration, on commence à nous placer les groupes les uns derrière les autres, 7 personnes par rangée, le tout en avançant tranquillement avec les responsables de notre ala qui vérifient le costume de chacun d’entre nous car pas question que la ceinture soit mal positionnée, qu’un élément se décolle etc... Cette année, notre ala était juste devant le groupe des Baianaises, ces dames un peu plus agées qui ont des robes somptueuses, énormes (elles ne sont que 4 par rangée), j’ai passé mon temps retournée pendant la Concentration pour les admirer, admirer leur alignement parfait. 




A noter l'alignement parfait des Baianas



Et puis, on avance, on avance…La présidente de l’école fait un petit speech pour motiver les troupes, remercier l’engagement des bénévoles etc…puis on commence à chanter la chanson, à revoir la chorégraphie. A partir de ce moment-là, plus question de faire des photos, le téléphone doit être planqué comme on peut en dessous du costume. Et on avance, on avance au milieu du parking où sont stockés les énormes chars et on avance toujours en rangée bien alignée de 7, en chantant et en dansant . On commence à voir les lumières de l’Avenida. Les brésiliens appellent cette avenue du Sambodrome l’Avenida qui est éclairée par de puissantes lumières, on se croirait en plein jour. On aperçoit le public sur les gradins et c’est parti pour une heure de bonheur, de joie, d’émotion, d’énergie positive…c’est très difficile de trouver les mots justes pour décrire ce qu’on ressent. C’est très fort. Il ne faut pas s’arrêter de bouger une seule seconde, il ne faut pas d’arrêter de chanter, il ne faut pas oublier de jeter un coup d’œil à droite et à gauche pour vérifier que la rangée est bien alignée. Et oui, tout est jugé. Des juges sont placés tout au long de l’Avenida dans des petites tours et notent tout : costumes parfaits, chanson, choré, alignement de la rangée sans oublier que l’école a un temps imparti pour parcourir les 500 m de l’Avenida, pas plus de 65 minutes sinon il y a des pénalités. Et puis, on arrive à la fin et on se dit : « déjà ? »

Cherchez bien !!!

La fin du défilé est un vrai bordel car tout le monde (entre 2500 et 3000 personnes par école) arrive au bout de l’Avenida sur un parking pas vraiment extensible, c’est un doux mélange de couleurs, de formes, de paillettes, de plumes, c’est superbe !
Puis on regagne les bus direction l’école. Cette année, comme nous avons défilé relativement tôt, on n’avait pas vraiment envie de rentrer directement. La personne qui était aux côtés de Giovanni pendant le défilé, qui lui a appris toute la choré pendant la Concentration, nous dit : « 2 fois à droite et il y a un bar à la station essence »… Bon allez, on y va ! Et là, c’est l’after Carnaval où différentes personnes de notre Ala sont déjà arrivées, une des personnes ouvre sa porte de voiture, met la musique, on commande à boire et c’est reparti pour un tour ! Infatigables, ils sont infatigables ces brésiliens…


La suite du programme est la publication des résultats mardi après-midi et si Mocidade Alegre, notre école est dans les 5 premières, on redéfiera samedi prochain pour le défilé des champions. On croise les doigts rien que pour revivre ça ! Et puis, on se prend à rêver de ce que pourrait être la fête si Mocidade était championne car l’école fête son jubilée d’or cette année avec 50 ans d’existence…Car évidemment, on retournera à l’école pour assister aux résultats !

Juste une petite anecdote pour finir : je crois que le week end du carnaval au Brésil est le seul férié au monde  qui commence le vendredi soir et se finit le mercredi midi (oui oui midi) !

A bientôt !