lundi 30 janvier 2017

Inhotim

Coucou à tous

Résolution 2017 : écrire un article avant la fin janvier !
Ok, ça, c’est fait !
Et profiter de cet article pour vous souhaiter à tous une excellente année 2017 :
- version française : tout ce que vous souhaitez (rapide et efficace !!!)
- version brésilienne : paz, amor e felicidade !

Je vous propose une escapade dans l’état du Minas Gerais, à 60km de la 3ème ville du Brésil (Belo Horizonte).
L’endroit s’appelle « Inhotim ».
Inhotim est le plus grand musée à ciel ouvert de la planète dans un immense parc. Cette folie d'un industriel brésilien pourrait devenir La Mecque de l'art contemporain.

Un tout petit peu d’histoire : l
'origine du nom Inhotim n'est pas connue. Une version souvent répétée prétend que le nom Inhotim proviendrait du portugais « Senhor Tim » (« Monsieur Tim », en français) qui, dans le parler local de l'époque, se serait dit « Nhô Tim » ou « Inhô Tim », du nom d'un ancien propriétaire au 19ème siècle du terrain nommé Timothy


Quelques chiffres :
- un site de 1 000  hectares dont seulement 110 hectares sont ouverts au public. A titre de comparaison, le musée en plein air de Hakone, au Japon, ne fait que 7 hectares et la Fondation Maeght de Saint-Paul-de-Vence (Alpes-Maritimes), moins d'un demi. Du coup, la visite exige au moins deux jours entiers
- ouvert au public en 2006
- 400 000 visiteurs en 2012 et plus d'un million et demi à la fin 2013
- 1400 variétés de palmiers (plus importante
collection de palmiers de la planète)
-
plus de 4 300 plantes recensées, parmi elles des milliers d'orchidées, de broméliacées, de cactus et de nénuphars géants. Il y a même des bananes roses, je n’en reviens toujours pas…
- environ
500 œuvres, une centaine d’artistes de 30 nationalités différentes, , une vingtaine de galerie de plus de 97 artistes de 30 nationalités différentes. 23 oeuvres monumentales signées par les stars du genre, Olafur Eliasson, Matthew Barney, Paul McCarthy, Yayoi Kusama

On doit cette folie au fiévreux Bernardo Paz. Ce magnat brésilien du minerai de fer engloutit l'essentiel de sa colossale fortune dans sa passion : l’art. L'aventure commence dans les années 1980 lorsque cet autodidacte, achète 750 hectares de terrain à Brumadinho, une petite cité minière endormie.
Avec l'aide de son ami, le légendaire paysagiste brésilien Roberto Burle Marx, Paz transforme une partie du site en un fabuleux jardin botanique.
A la fin des années 1990, il ajoute des bâtiments afin d'exposer sa collection privée qui s'agrandit sans cesse. En 2006, Inhotim ouvre ses portes au public. Sans publicité, l'endroit devient peu à peu une référence en Amérique du Sud puis commence à atteindre New York, Londres et Paris.
"Ni le Moma, ni la Tate, ni le Centre Pompidou ne peuvent offrir l'émotion que procure Inhotim, affirme Bernardo Paz. Un musée peut présenter 200 Picasso dans la même salle, mais les sensations ressenties ici, où l'art et la nature vibrent à l'unisson, sont bien supérieures." Il n’a pas tort !
"Inhotim durera mille ans, prédit le visionnaire Bernardo Paz, qui fume cigarette sur cigarette et s'exprime toujours en murmurant. Il y aura un centre de convention et encore d'autres restaurants", précise cet homme qui passe des journées entières à errer parmi ses oeuvres d'art sans se soucier de retourner un jour à la civilisation. Mégalo ? Pas vraiment. Le collectionneur, six fois marié, est un grand dépressif qui se soigne à coup d'antidépresseurs, de vodka et d'acquisitions d'oeuvres délirantes. Dernières en date : celles d'Anish Kapoor. La star britannique d'origine indienne installera bientôt cinq oeuvres à Inhotim, dont un "bâtiment vide avec un grand trou au sol et un labyrinthe qui changera de couleurs", dixit Bernardo Paz. "Tous les artistes du monde finiront ici, c'est certain. Il suffit que je leur téléphone, et ils arrivent." Logique, après tout. Quel artiste ne rêverait pas d'une colline entière pour y installer son oeuvre? 






Un petit aperçu de la végétation

Quelques exemples
- la galerie « Claudia Andujar »
Cette brésilienne originaire de Suisse, photographe de son état, est partie en Amazonie pour photographier  des indiens en 1958. Elle a ensuite décidé d’abandonner sa vie à Sao Paulo pour aller vivre à temps complet avec les indiens Yanomami afin de les aider à défendre leurs droits. De nombreuses photos sont exposées dans la galerie qui porte son nom


                                             Photos de Claudia Andujar        

- « Troca Troca » de Jarbas Lopes : 3 coccinelles avec les mêmes couleurs mais dont les endroits changent de l’une à l’autre et sur le pare-soleil de chacune, une phrase différente mais avec les mêmes lettres , sorte d’anagramme-phrase.





« Troca Troca » de Jarbas Lopes


Là, on est au niveau 1 accessible à tous

Attention, on passe au niveau 2 déjà plus abstrait
- « Sonic pavillon » de Doug Aitken : l’idée est de pouvoir écouter les bruits de la terre. Il fait donc construire un puits de 202 mètres de profondeur, y installe des micros et par un système d’amplificateurs nous retransmet les bruits de la terre dans un pavillon de verre et d’acier recouvert d’une pellicule plastique. On a eu la chance de n’être que nous 2 avec Chiara dans ce pavillon pendant plusieurs minutes… et oui, il y a des bruits bizarres !


intérieur de la galerie de Doug Aitken

Et oui, il y a du niveau 3 où là, il faut être sous l’emprise de substances illicites pour comprendre : un exemple, une pièce avec 4 murs (jusque là, tout est normal ! ). Au mur, des petits moteurs à égale distance et des sachets d’emballage de magasin suspendus à chaque moteur, une trentaine au total répartie sur ces 4 murs , tout est piloté par ordinateur qui déclenche le moteur ou pas, le sachet en tournant sur lui-même fait du bruit en claquant sur le mur. Et l’ordi joue comme si c’était une partition de musique…Vous avez tout compris ? j’ai comme l’impression que j’en ai perdu une partie sur ce coup-là ! Le résultat est plus que surprenant, on se fait prendre au jeu...

Autre exemple : l'oeuvre de Olafur Eliasson, vous rentrez dans un petit igloo, la porte se ferme, les lumières stroboscopiques se mettent en marche, il y a une fontaine et là, les gouttes d'eau semblent suspendu en l'air quand il y a la lumière...


Olafur Eliasson



Le créateur de cet endroit a raison quand il affirme que les oeuvres sont plus belles au milieu de cette végétation luxuriante que si elles étaient dans un musée.
2 jours en immersion entre mère-fille dans ce petit paradis a été un réel plaisir...


"Magic Square # 5" de Helio Oiticica



Edgar de Sousa



Matthew Barney



Chris Burden


Zhang Huan



Yayoi Kusama




Coup de coeur au niveau architecture





Coup de coeur tout court, "Ttéia 1C" de Lygia Pape
Des fils métalliques fixés du sol au plafond, 
le résultat est d'une poésie et d'une légéreté




Même notre avion à l'aller était 
annonciateur d'une escapade artistique !!!



Demain, c'est la rentrée scolaire...et encore plus important, le Carnaval approche ! Nous redéfilons cette année pour une école à Sao Paulo, les costumes sont commandés... donc à
 très bientôt !!!